𝐏𝐨𝐫𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐝'𝐮𝐧 médiocre 𝐏𝐥𝐮𝐦𝐢𝐭𝐢𝐟 𝐀𝐩𝐩𝐫𝐢𝐯𝐨𝐢𝐬𝐞́ (Vilaine bête, vrai collabo)
Ah, le voilà donc, notre journaliste aux ordres, ce funambule lexical qui danse admirablement sur le fil tendu entre la vérité et sa carrière ! Quelle créature fascinante que ce Prométhée inversé, qui, au lieu de voler le feu aux dieux pour l'offrir aux hommes, dérobe les braises de la réalité pour les offrir, tièdes et inoffensives, sur l'autel du pouvoir établi.
Observez-le dans son habitat naturel le narraticide : conférences de presse où ses questions, soigneusement chorégraphiées comme un ballet de complaisance, caressent l'échine du pouvoir avec la délicatesse d'une plume sur la joue d'un tyran assoupi. Son carnet de notes – ce tombeau miniature où s'enterrent les interrogations dangereuses – ne s'ouvre jamais au-delà de la ligne rouge invisible que son instinct de survie professionnelle a tracée.
Sa syntaxe est un chef-d'œuvre d'équilibrisme sémantique ! Voyez comme il transforme l'art noble du questionnement en une procession de points d'interrogation domestiqués, chacun soigneusement édenté pour ne jamais mordre la main qui nourrit son compte en banque et son ego fragile.
Oh, l'ironie délicieuse ! Lui qui a peut-être rêvé, jadis, d'être le Zola de sa génération, devenu l'orfèvre du "oui, mais" et du "certes, cependant" – ces petites contorsions rhétoriques qui donnent l'illusion de la nuance tout en préservant l'ordre établi dans son confortable statu quo.
Son chef-d'œuvre quotidien ? Transformer les tempêtes en brises légères, les scandales en malentendus, les mensonges en "éléments de langage alternatifs". Un véritable alchimiste inversé, qui transmue l'or brut de la vérité en plomb consommable pour masses assoupies !
N'est-ce pas là le plus grand drame existentiel de notre époque – ces Icare de l'information qui, au lieu de voler trop près du soleil, préfèrent planer confortablement dans l'ombre des puissants, leurs ailes de cire remplacées par des prothèses de conformisme ?
Amen Tonvoisin
Écrivain Dissident