J'ACCUSE VOS DÉLIRES
Criminels en costume, maîtres de la tromperie,
Vous distillez le poison sous couvert de la patrie
Vos mains propres signent des ordres aux conséquences sales
Tandis que vous proclamez défendre le bien, quelle mascarade!
Vos guerres sont aussi sales que vos âmes noircies,
Vendues à la criée au plus offrant des tyrans
Vous bradez l'humanité sur l'autel du profit
Et osez parler d'honneur, vous, les marchands d'enfants
La banalisation du mal est de retour, triomphante,
Elle s'installe dans les salons, souriante et élégante
Le crime devient vertu quand il est bien habillé
Et la barbarie se fait norme lorsqu'elle est justifiée
Je refuse votre guerre, celle des fous déguisés en sages
Le monstre est là, aux abois, mais caché dans vos visages
J'accepte la taule, l'infamie, tout ce que vous voudrez
Car le temps l'effacera, et j'aurai été juste, libéré
Les patients ont pris les clés de l'hôpital psychiatrique
Ils gouvernent maintenant, en costume, l'air héroïque
Ces hommes qui se connaissent trop bien, dans l'ombre liés
Tueront jusqu'au dernier ceux qui ne se sont jamais croisés
Par ambition, par orgueil, par folie calculée
Ils transforment le monde en théâtre ensanglanté
Mais le vrai monstre n'est pas celui qu'on nous désigne
C'est celui qui, au nom du bien, assassine et consigne
Je préfère être banni de votre carnaval macabre
Où les masques de vertu cachent des âmes qui se cabrent
Le temps donnera raison à ceux qui disent non
À vos hymnes patriotiques, à vos tambours sans son
J'aurai été juste quand vos statues tomberont
Quand vos livres d'histoire en cendres se fondront
Car entre servir vos mensonges et choisir l'exil
J'ai choisi d'être vrai dans un monde trop servile
Le monstre est parmi nous, il porte vos médailles
Il prêche la paix en préparant les funérailles
Et moi je me retire, indocile et fier
D'avoir préféré l'homme à vos dieux de pierre.
Amen Tonvoisin
Écrivain Dissident